Chers lecteurs,
Un malheur n'arrivant jamais seul disait ma mère-grand qui parlait en dictons toute la journée, après le 4ème pneu éclaté sur les rigoles d'Eikenott, les douleurs incessantes générées par celles-ci et ses 4 tassements de vertèbres, les visites de divers grands spécialistes de la construction dont un cadre qui ne sait pas ce qu'est une pale, si si, je vous l'assure, les appareils à mettre dans le dévastateur de légumes nommé frigo pour comprendre après deux ans pourquoi il ne fonctionne pas, les mails de mon avocat qui eux auraient plutôt tendance à m'enchanter, mon porte-monnaie qui en souffre et un hôpital Jules Gonin, aveugle sans asile, qui a dû oublier depuis début novembre mon dossier tombé sous la table…
Il fallait que mon bien-aimé réchaud 2 plaques de 40 ans de vie, une époque où l'obsolescence n'était pas encore programmée avant la première utilisation, ne rende l'âme, après 2 ans de bons et loyaux services intensifs pour parer à l'induction choisie par notre propriétaire très à cheval sur la prévention et qu'il a décidé d'installer dans un immeuble seniors et mobilité réduite où les locataires sont bardés de métaux (lourds) dans le corps
Là où l'intelligence ne frappe pas, l'usure, elle, oui.
C'est ainsi que mon adoré réchaud 2 plaques de 40 ans décida de s'en aller au pays des songes sans minergie.
Et fut, le ciel soit loué un samedi soir, remplacé par un réchaud une plaque prêté par une locataire préventive.
Me voilà donc condamnée à faire ma délicieuse popote sur une plaque. Bon, vous me direz, certains n'ont pas de plaque du tout, ce qui est vrai, mais ils ne paient pas CHF 1'715.00 de loyer pour un 2,5 pièces.
Je vous présente donc Arthur, mon réchaud temporaire, faute de pouvoir en acheter un à Gland, et refusant clairement de payer Fr. 120.00 de transport accompagné pour aller chercher un réchaud à Nyon parce que mon moyen auxiliaire ne rentre ni dans un bus et passe encore moins une marche de 30 cm pour entrer dans un train avec une gare qui n'a pas d'élévateur. Nous sommes en 2016, donc.
R.I.P mon cher réchaud, que la vie te soit douce au pays de la récupération et puisses-tu réchauffer en pièces détachées le coeur de ceux qui ont froid ailleurs, transporté par les bons soins de la Fondation l'Espérance et ses handicapés mentaux au sourire solaire et à l'indicible gentillesse jusqu'à la déchetterie, dont on ne sait pas vraiment ce qu'elle en fera.
S'il y a une chose qui fonctionne bien à Eikenott et à Gland, c'est clairement le service offert par les handicapés mentaux de la Fondation l'Espérance et de leur animateur Luc Berthoud qui relèvent la déchetterie pour tous ceux qui ne peuvent pas, en partenariat avec la Ville. Mais dont 99 % des citoyens ne savent pas qu'ils existent, font un travail remarquable par défaut d'information suffisamment assurée. Même le CMS l'ignore et pourtant, ce n'est pas faute de leur avoir dit plusieurs fois. Ils sont le seul rayon de soleil dans ce quartier d'Eikenott, le quartier qui a le vert en poupe, désertique d'humanité.
Que tous les autres en prennent de la graine. Elus ou futurs élus compris qui ne savent même pas répondre à des courriers et refusent d'expérimenter leur urbanisme en situation.
Le No de tel affiché sur le site et flyer n'est pas le bon, vous le donne donc :
Tel pour RV relève déchets : 021 821 14 11
Si ce No de répond pas, essayez 021 821 14 19 (atelier)
Du lundi au vendredi, 7h30-12h00/13h00-16h30
Le tarif demandé est de CHF 5.00 par levée de déchets, avec reçu. Ils n'acceptent pas les pourboires, mais vous pouvez leur offrir un paquet de biscuits ou encore mieux des fruits pour leur goûter, parce que ce sont des becs à sucre qui ont tendance à prendre du poids :-)
Merci à eux et aussi à leur chaleureux animateur Luc Berthoud, qu'ils adorent et sans lequel ils resteraient coincés sans activité et sans cette manne affective et généreuse qui fait de toute relation une réussite et efface bien des douleurs.
En plus, il les fait voler plus haut que le ciel, vous en parlerai un autre jour.
Le Tigre
