mardi 3 mars 2015

Piscine de Gland : pourquoi je voterai NON à mon grand désespoir

Que ma Commune et les différents partis approuvant ce projet se rassurent, tous les lecteurs de mon blog sur Gland et électeurs dans mon entourage ont déjà voté, il n'est donc pas question pour moi de les influencer.

Même si, contrairement aux détracteurs, je pense qu'une piscine est nécessaire à Gland car les personnes âgées, à mobilité réduite sont exclus de celle qui existe au Perrerets, ne peuvent pas payer Fr. 90.00 de transport accompagné pour aller barboter à Nyon ou ailleurs, ce projet ne me paraît pas abouti, ni suffisamment réfléchi :

- La première raison est que les handicapés (paralysés ou autres) ne pourront pas entrer dans le bassin. Ils pourront "peut-être" accéder jusqu'au bord bassin moyennant des passerelles, monte-charge, rampes, etc… pour autant que celles-ci soient compatibles avec leurs moyens auxiliaires et que ceux-ci soient autorisés, ce qui n'est pas vérifiable pour moi dans le temps imparti avant le vote, la réalité est qu'ils devront rester au bord du bassin sans pouvoir faire trempette, car aucun système de mise à l'eau n'a été prévu !!!

Pas de poulie, ou siège de mise à l'eau pour eux ! Pas de fond mobile non plus pour qu'ils puissent accéder au moyen d'un éventuel tricycle amphibie, ce qu'a oublié de me signaler l'un des responsables du projet.

On ne peut donc pas prétendre que cette piscine sera accessible à tous. C'est une forme de discrimination et contraire à notre constitution envers les personnes qui ont justement le plus besoin de faire dans l'eau des exercices et de stimuler leurs muscles, ce qu'ils ne peuvent faire au sol.

Je trouve cela lamentable, dans un projet qui a un coût aussi exorbitant par rapport à ce qu'il propose et dans un pays qui, définitivement, oublie non seulement sa constitution, mais les droits de l'homme à ce sujet.

Si l'on pense que des pays comme l'Espagne, dans une seule région comme Valence ont plus de 80 plages accessibles aux handicapés, nous faisons clairement figure de parent pauvre. Il y a en outre dans ce pays, des villes entières qui sont totalement accessibles aux handicapés, que ce soit au niveau des administrations, de tout l'urbanisme, même dans les vieilles villes, et des lieux d'achat, car certains maires se sont fait un point d'honneur à tout rendre accessible. Il y a aussi, dans tous ces endroits nautiques, des employés de la Croix-Rouge qui mènent les handicapés dans l'eau et vont les rechercher via des passerelles en bois et sièges amphibie. Et lorsque leur commune ne peut plus les payer, ce qui arrive dans un pays qui est devenu pauvre, ceux-ci continuent leur travail en demandant une maigre participation, afin que les handicapés ne restent pas en rade à regarder les autres nager. Handisport serait ravi d'apprendre cela.

Rien ne dit non plus, que des sièges ou chaises-longues adéquats seront disponibles pour les personnes âgées dans les parties repos.

Les jeunes sportifs eux, regrettent un bassin de 25 mètres, qui ne leur permet pas de s'entraîner correctement.

Je pense toujours qu'une piscine est nécessaire à Gland pour les raisons citées ci-dessus. Mais le projet doit être revu de fond en comble. Un nouveau projet, à un prix raisonnable ou plus grand, moyennant des apports financiers extérieurs, ou mieux réfléchi pourrait être possible :

- Ne pas privilégier l'esthétisme "relatif" au fonctionnel, ce que font tous les architectes de nos jours, il suffit de voir à Eikenott que tout un quartier manque totalement de fonctionnalité pour les personnes âgées, à mobilité réduite ou handicapés générant un stress quotidien et des combats sans fin.

- Un projet plus grand, avec bassin intérieur 50 m et extérieur 25 m, totalement accessible à tous, y compris les handicapés, permettrait de demander aux communes avoisinantes, aux différentes Fondations et associations, une participation financière importante, car celles-ci pourraient aussi en bénéficier. Cela réduirait sensiblement les coûts d'un grand projet, accessible à tous et anticipant tous les besoins pour autant que des navettes soient mises en place, car aucun projet ne peut être efficace sans avoir une vision holistique des accès.

- Que les personnes à mobilité réduite et les responsables techniques des moyens auxiliaires soient consultés en amont du projet et ensuite sur plans comme M. Monteiro, responsable technique de l'association ASEMA qui est souvent consulté dans les réunions d'architectes ou constructeurs pour aviser des défauts d'accès et de leur impossibilité.

- Que les plans, les infrastructures détaillées, le mobilier et tout ce qui concerne le projet soit visible sur internet avant votation. Celui-ci manque clairement de transparence à plusieurs niveaux.

Désolée, cher Elus, mais j'aurais bien voulu pouvoir voter OUI. Faites en sorte, dans le futur que ce soit un OUI.

Bien à vous chers lecteurs

Le Tigre

2 commentaires:

  1. Voilà qui est fort bien argumenté...encore un combat qui je l'espère ne sera pas vain.
    Becs

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  2. Et bien chère Fanfan, nous saurons cela dimanche quand les bulletins de vote seront ouverts. Piscine ou pas, là est la question en suspens :-)

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